U.S.S. BOTANY BAY

mardi 21 décembre 2010

Quote #21 : Éloi

« Un jour de très grand froid, Léon partit à sa recherche dans la neige. Il le trouva agenouillé contre un rocher avec lequel il semblait ne plus faire qu'un. Il était comme pétrifié. À proximité, un grand pin tout couvert de neige et de givre dressait dans le ciel ses énormes bouquets d'aiguilles étincelantes. On eût dit un gigantesque candélabre d'argent massif. Léon releva François et, doucement, il se mit à le ramener vers l'ermitage, en le soutenant par le bras, comme un pauvre enfant égaré. Par endroits, des paquets de neige glissaient le long des hautes branches des pins et tombaient en fine poussière blanche. Un froid glacial étreignait durement toutes choses. On entendait dans le silence les arbres craquer sous la morsure du gel. Un pâle soleil d'hiver versait ses rayons obliques sur la neige et la rendait éblouissante. Cette réverbération aveuglait François. Ses yeux malades ne pouvaient soutenir cet éclat. Il était comme un oiseau de nuit que l'on a dérangé de sa retraite et qui se trouve ébloui par la lumière du jour. »
(...)
« Au dehors, le vent soufflait et sifflait par rafales. Et l'on entendait la forêt trembler et gémir sous son souffle. François, devant ce pauvre feu, méditait. Jadis, quand les frères allaient à la ramée dans la forêt, il leur recommandait avec soin d'épargner le tronc afin de lui laisser l'espoir de reverdir. Maintenant, il se demandait anxieusement si l'arbre avait été suffisamment épargné et si un jour il allait pouvoir repartir. »

ÉLOI LECLERC - Sagesse d'un pauvre

vendredi 3 décembre 2010

Quote #20 : Alexandra


« L'ignorance - entendue comme connaissance erronée - donne lieu à des formations mentales (volitions, etc.) Celles-ci étant conditionnées par une connaissance erronée peuvent conduire à :
La convoitise - la méchanceté - la paresse - la torpeur - l'orgueil - le doute. »

« L'Ignorance nous a été indiquée comme la cause de la Souffrance ; le sentier va lui opposer les Vues justes, c'est-à-dire le savoir. »

« L'attention que l'on porte sur soi, il faut aussi la porter sur son entourage de gens et de choses. Il faut les scruter, sans intentions malignes, avec calme et une impartialité teintée de bienveillance. La première révélation que l'attention nous apporte est que nous, et les autres, sommes de pauvres êtres pitoyables et, cette découverte étant faite, c'est avec une compassion émue que le Bouddhiste considère tous les êtres et lui-même. En somme, la pratique de l'attention parfaite est un moyen d'apprendre à se connaître soi-même, de connaître le milieu dans lequel on vit et, par conséquent, d'acquérir des Vues justes. »

« La mémoire consiste à ne jamais oublier les êtres et les choses avec qui l'on a été en contact, ne fût-ce qu'une seule fois. (Abhidharma) »

Alexandra David-Néel - Le Bouddhisme du Bouddha